Village de Salay et le Mont Popa
11 Août 2013
Ce matin, nous sommes prêts pour aller faire une ballade dans les alentours de BAGAN et notamment au Mont Popa et Salay.
Pendant notre petit déjeuné sur le patio, sans fuites ce matin pour la simple raison qu’il ne pleut pas, on nous fait dire que notre taxi est arrivé. En avance et prêt pour le départ.C’est plutôt une bonne nouvelle par rapport au fait que la veille notre taxi « calèche » n’est jamais arrivé.
Il s’agit d’un véhicule moderne comme promis et notre chauffeur, jeune et parlant anglais, s’avance vers nous pour nous saluer et nous dire… qu’il y a un problème !
Rapidement, il nous fait voir les clés du démarreur sur le contact et les portes verrouillées.
Nous avions pourtant avalé notre petit déjeuner en quatrième vitesse pour être parfaitement à l’heure, et maintenant, nous devons attendre, un peu dépités par cette situation ubuesque mais qui arrive, QUELQUES FOIS.
Quelques 40 minutes plus tard, une autre personne arrive avec le double des clés, ouf ! Et notre chauffeur nous dit... au revoir ???
Changement de clés, changement de chauffeur ? Eh bien oui ! Pas très claire cette situation !
Nous ne réfléchissons pas plus et n’essayons pas de comprendre le pourquoi du comment. Nous montons en voiture et nous partons avec notre chauffeur, beaucoup plus âgé et ne parlant pas un mot d’anglais et encore moins de français.
Comme une colonie de vacance, nous discutons beaucoup dans la voiture et nous amusons de la situation de ce matin. L’asphalte défile devant nous en un long ruban noir et nous sommes d’ailleurs agréablement surpris par l’état de la route. Les bouquins touristiques nous l’indiquaient cahoteuse. Mais comme nous nous en étions déjà aperçus, le pays va vite et se modernise rapidement.
Bon d’accord, le pays va vite, mais tout de même! Le beau ruban noir s’arrête finalement assez brusquement après une vingtaine de kilomètres et le chaos commence, la vitesse chute aussi vite et nous comprenons ce dont parlaient les bouquins…
Nous avons fini par somnoler, mais maintenant nous sommes parfaitement éveillés, surtout lorsque nous devons traversons quelques lits de rivières où la route se jette et elle devient un chemin tracé par les roues des camions dans l’épaisseur de boue déposée par les inondations.
Les pluies des jours précédents ont apparemment fait sortir les cours d’eau de leurs lits et nous devons traverser des coulées de boue et des bans d’alluvions dont certains font plusieurs centaines de mètres de largeur. Ces coulées sont déjà toutes asséchées mais notre véhicule, un tout terrain devra s’arrêter lors du franchissement de l’une d’elle. Face à nous, des camions ensablés, des véhicules en attente, à droite, à gauche, d’autres camions, des bus, des gens partout qui regardent ou s’affairant à déterrer une remorque et d’autres véhicules ensablés… Certains 4x4 contournent le problème et nous, nous attendons que notre chauffeur revienne de son exploration des dégâts à franchir.
Nous sommes également sortis de la voiture et espérons que nous pourrons nous aussi continuer notre route. Nous discutons par gestes avec notre chauffeur qui n’a pas l’air très chaud pour continuer, malgré notre 4x4. Nous lui faisons remarquer que d’autres voitures identiques à la nôtre s’en sortent sans problèmes majeurs et le supplions un peu ! Il passera finalement la première et précautionneusement, nous finirons par atteindre la rive. Et après une accélération digne … d’un escargot, nous grimpons jusqu’à la route goudronnée. Nous longeons une file presque ininterrompue sur plusieurs centaines de mètres de camions et de véhicules en tout genre à l'arrêt, dans l’attente de leur passage, ou pas !
La route s’éternise, mais le paysage est magnifique. Nous traversons quelques villes et nous arrivons enfin à Salay. Notre premier arrêt se fera au monastère "Kyaung Youqson" qui a été érigé en teck entre 1882 et 1892. A l'intérieur se trouve un petit musée représentant la vie de la cour au XIXème siècle entre autre.
Nous continuons notre visite par d’autres monastères et stupas situés non loin. Cette promenade à pieds nous permet d’appréhender quelques instants de la vie locale et notamment la discussion entre des femmes et un homme qui se rencontrent au détour d’un chemin, portant un cabas en revenant du marché pour l’une d’elle, tenant une ombrelle pour une autre. Ils sont vêtus traditionnellement en longyi, sarong portés par les deux sexes. Ils discutent bruyamment se laissant porter par le temps qui s’écoule lentement dans la torpeur de cette journée chaude, humide et quelques fois ensoleillée.
Nous croisons sur le chemin de jeunes moines chargés de leur bol à aumônes qui avec le vêtement monastique, la passoire, l’aiguille, le rasoir, la ceinture, le bâton et le cure-dents , compose les huit objets qu’un moine bouddhiste possède. Ils nous sourient en réponse à notre salut en birman « mingalaba ».
Des cris et des rires détournerons notre regard. Nous découvrons d’autres bonzes plus jeunes se tenant à distance qui nous infligeront des grimaces, souriants et rigolants à nos objectifs, après leur avoir demandé la permission, évidemment.
Nous étions en train de regarder des statues originales ornant les entrée de stupas et représentant un lièvre, une tortue entre autre ainsi que des « têtes d’œuf », parmi les plus drôles.
D’autres cris dans un brouhaha joyeux. Cette fois-ci il s’agit d’une ribambelle d’enfants en uniforme revenant de l'école et se moquant avec innocence de ses trois touristes qui font une attraction dans leur journée d’étude qui s’achève.
Un des enfants nous fait signe et nous indique un monastère habité où nous décidons de pénétrer. Un bonze d’un certain âge nous accueille très gentiment. En anglais, il nous invite à nous asseoir pour prendre le thé et discuter. Il nous fera visiter son monastère surélevé, en bois, où une moiteur infernale due au toit en tôles nous assomme littéralement. Dégoulinant, nous découvrirons derrière les portes en teck d’une immense armoire une bibliothèque imposante, enfermant des centaines de livres de prières kammavaca de 200 ans d’âge en bois laqués et dorés à la feuille d’or pour les plus riches, et en simples feuilles de bois pour les moins « nobles » et écrits avec un simple stylet ou gravés pour d’autres.
Notre hôte avant notre départ nous invitera également à faire un don pour sa paya (monastère) pour laquelle il officie.
Sur la route du premier monastère, nous avions aperçu d’anciennes maisons coloniales et nous en découvrirons d’autres pendant notre promenade ainsi qu’au centre ville. Mais toutes sont dans un état de délabrement relativement avancé, abandonnées pour la plupart et certaines fissurées par des tremblements de terre et n’attendant qu’un effondrement complet pour s’effacer du paysage birman. Les blasons et les dates de ces constructions ornent encore les frontons de certaines d’entre elles.
Cette ville en pleine activité nous fera découvrir son marché. L'un de nous cherchera désespérément une paire de sandalette, ne supportant plus ses chaussures de marche en raison de la chaleur et de devoir les retirer et les remettre à chaque visite de monastère.
Désespérément, parce qu’il ne trouvera ni sa taille ni le modèle qui lui convient. Cela amusera et désespérera également les commerçants où nous nous arrêtons. Ce n’est pas faute d’être conseillé par un essaim de demoiselles qui montreront une multitude de chaussures, et même des modèles féminins, on ne sait jamais !
Après cette longue visite dans Salay, nous reprenons la route pour le Mont Popa et l’heure du déjeuner s’approchant, nous demandons à notre chauffeur de nous arrêter dans un restaurant, ce qu’il fera quelques dizaines de minutes plus tard dans une ville jalonnant notre parcours.
Nous sommes accueillis par le propriétaire. Il nous installe. Nous commandons à un jeune serveur notre repas, un peu au hasard en fait. La carte est en birman et en anglais, mais ne nous en dit pas plus pour autant. Et encore une fois, nous oublions que dans les restaurants locaux, lorsque vous commandez un plat, beaucoup d’accompagnements vous seront servis avec, et nous nous retrouvons avec une table remplie de plats, tous très appétissants et d’ailleurs succulents, enfin presque tous ! Certains mets resteront une énigme pour nous et notre palais.
Une famille manifestement très pauvre est installée devant le restaurant, un peu à l’égard sous le visage réprobateur du patron. Nous sommes gênés pas ses regards fermés qui nous scrutent devant tous ses aliments que nous savons ne pas pouvoir finir entièrement. Nous demandons alors à notre restaurateur s’il n’est pas possible de leur faire servir l’un de nos plats que nous n’avons pas touché. Chose dite, chose faite. Le plaisir de notre hôte est évident et il s'exécutera promptement. Nous recevrons en échange un merveilleux sourire de remerciement de la mère de cette famille manifestement dans un grand dénuement.
Il ne faut pas trop s’attarder car la route est encore longue pour atteindre le Mont Popa, un ancien volcan. Dès que nous arrivons, nous l’escaladerons courageusement par un escalier couvert comprenant 777 marches, sous une chaleur accablante en raison de son toit en tôle.
Nous serons accompagnés par de nombreux singes. L’un d'eux profitera d’un moment d’inattention de notre part pour sauter sur l’épaule d'Adrien et tentera de chaparder une canette de coca que nous cachions à leur vue. Malin comme un singe, si je ne peux l’avoir par devant, je passe par derrière. Attention à vos bouteilles d’eau ou autres aliments …
Les escaliers sont nettoyés des salissures des singes par des personnes rémunérées uniquement par les dons des visiteurs, car nous montons pieds nus en ayant laissé nos chaussures en bas. Nous les récupérerons à notre retour, comme à chaque fois par ailleurs.
Nous visiterons les nombreux temples qui abritent les trente-sept Nats, anciennes divinités hindoues, esprits errants et tourmentés des princes et princesses de l'ancienne Birmanie.
L’un des temples à l’écart des autres restera inaccessible, nous sommes pieds nus et le chemin est trop escarpé et rocailleux pour nos pieds habitués à des chaussures confortables.
Quand il faut monter, il faut redescendre. Et c’est toujours pieds nus que nous retournons au pied du site, fatigués, transpirants mais émerveillés de tant de sculptures dorées représentant bouddha dans de nombreuses postures et les Nats signifiant chacun un culte différent.
Aujourd’hui il ne pleut pas. Le soleil est même omniprésent depuis que nous sommes partis du Mont Popa. Nous ne nous arrêterons pas au marché aux fleurs, bien que nous l’apercevons sur la route, depuis la voiture. Nous voulons absolument profiter de cette éclaircie et voir le coucher du soleil sur la paya Schwesandaw construite en 1057 par Anawratha qui est un des points culminants, pour une belle photo et une vue magnifique sur le site de Old Bagan.
Nous arrivons en avance, il y a déjà beaucoup de monde, nous gravissons les marches et nous découvrons ce paysage fabuleux, rougeoyant au fur et à mesure que le soleil baisse. Les toits brillants ou couleur brique des nombreux payas et stupas pointent vers le ciel et se détachent du verdoyant de la végétation. Nous pouvons faire le tour en « altitude » et nous profitons ainsi d’une vue à 360 degrés. Malgré les nombreuses personnes sur la paya, cette vue permet de s’isoler et d’entrer en relation avec la nature et de se laisser porter par la dimension de ce site, dans son aura et sa grandeur.
Des nuages viendront quand même s’interposer. Tant pis pour le coucher de soleil, mais la luminosité provoquée par le jeu de cache cache entre le soleil et les nuages ne nous décevra pas et nous ne regrettons pas d'avoir attendu pour admirer ce paysage coloré et merveilleux.
Cette journée fût longue et pleine de découverte, et demain sera un autre jour…
Infos pratiques : Plusieurs solutions pour quitter Bagan (Nyaung-U) pour Kalaw : - En Bus : Départ à 7:30 AM ou 06:00 PM - Durée : 7 à 8 heures - Prix : 10.000 Ks (10 $) par personne
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Transfert gratuit de votre hôtel jusqu'à la gare routière ou alors le bus s'arrête devant votre hôtel/guest-house
- En Taxi : Durée 5 heures - Prix : 160 $ - En Avion pour l'aéroport de Heho : 75 $ / Personne et en 15.000 et 20.000 Ks (15 et 20$) pour rejoindre Kalaw en taxi Adresse d'une agence de voyage compétente et sympathique EVER SKY INFORMATION Thiripyitsaya Block N° 5 Nyaung Oo (Bagan) - Phone : 95-61-60895 Mail : everyskynanda@gmail.com |
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